Témoignage de A. qui a eu un choriocarcinome post accouchement
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A ( anonyme)
le 12/05/2021 à 18:48 Citer ce message
Peux-tu te présenter, et présenter ta famille ?
Je m’appelle A. j’ai 28 ans, j’ai rencontré mon conjoint en 2015 et en 2018 nous avons décidé
de fonder une famille. Aujourd’hui nous sommes parents d’une petite fille E. née début 2019.
L’annonce de ta maladie trophoblastique, comment tu as su, description de l’annonce ?
1 mois après l’accouchement j’ai ressenti un matin de grosses douleurs au niveau du foie,
impossible de me lever. J’ai perdu en quelques jours 10 kilos car je ne pouvais plus
m’alimenter et j’ai été hospitalisé plus de 20 jours, sans doute les plus longues de ma vie.
Lors d’une visite gynécologique à l’hôpital on m’a parlé de nodule tumoral, sur le coup j’ai
pas franchement réagit.
Ce n’est que le lendemain après avoir passé un TEP scan que l’on m’a annoncé la maladie et
que j’allais avoir de la chimiothérapie. Bizarrement je l’ai plutôt bien pris parce que ça voulait
dire la fin de mon calvaire et que j’en aurais pour quelques mois seulement.
Quel a été ton parcours ensuite ?
Le lendemain de l’annonce j’ai été transféré à l’hôpital de Lyon Sud qui par chance est le
Centre National de Référence des Maladies trophoblastiques dans le service de réanimation
pour une hémorragie interne au foie causée par les tumeurs.
Le choc a été brutale car je suis passée du stade où on m’a laissé pendant 20 jours à agoniser
et là à être sur haute surveillance ( électrodes etc…).
Pendant une semaine les médecins ont dit à ma famille que si l’hémorragie continuait : il ne
pourrait rien faire car ce serait trop risqué de faire de la chimio dans mon état.
Je savais au fond de moi que j’avais de la ressource, je ne voulais pas abandonner ma fille. Je
n’avais pas mis au monde ma fille pour la laisser à 3 mois!
J’ai passé 3 semaines en réa à voir ma fille tous les deux jours (ça été une force). Puis en
hôpital de jour pendant encore une dizaine de jours pour enfin finir au service oncologie
quelques jours avant de pouvoir rentrer chez moi.
Au rythme d’une chimio par semaine puis une chimio tous les quinze jours.
Qu’est ce qui a été le plus dur ?
Le plus dur a été la séparation avec ma fille pendant ses premiers mois, j’avais le sentiment de
l’avoir abandonnée et en tant que maman, passer son congé maternité sans sa fille c’est pas
évident.
Que retiens-tu de tout ton parcours ?
Un véritable marathon jusqu’à la guérison.
Je voulais que le traitement soit vite fini pour refermer cette parenthèse et retrouver ma vie d’avant.
J’ai eu beaucoup de soutien de mes proches, amis, connaissances, anciens collègues, ça m’a
beaucoup touchée.
Qu’est ce qui t’a aidé durant cette période difficile ?
D’être auprès de ma fille forcément! La voir grandir chaque jour était une victoire et au
Quotidien, j’en oubliais presque la maladie. J’ai également pensé à toute les choses que l’on
pourra faire ensemble, sorties, vacances… J’étais vraiment focus sur l’avenir!
Si tu as eu recours à de la chimiothérapie, quels ont été tes symptômes ? as-tu des astuces ou des conseils à donner pour certains désagréments ?
Dans mon malheur j’ai plutôt bien réagi à la chimio, généralement c’était maux de tête et
courbatures et en une matinée ou une journée j’étais sur pied! J’ai eu également une grosse
crise d’aphtes ( 4j d’hospit) partout dans la bouche et sur les lèvres. J’ai eu à faire des bains de
bouche de bicarbonate mais aussi du fongicide. En général, les médecins ont l’habitude avec ce
genre de réaction.
Petit conseil: Lavez bien les fruits et légumes.
As-tu quelque chose à dire pour ces femmes, ces couples à qui on vient d’annoncer la maladie ?
Restez soudés! On sait que ça se guérit très bien alors voyez la ligne d’arrivée à portée de main
et que chaque jour qui passe est un pas de plus vers la victoire et donc la guérison.
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